Découvrez au fil de cet article le cheminement et les influences à l’origine des différentes créations de la Cabane Fieutée.
– Introduction :
Au départ je n’avais pas prévu de faire des poêles à bois. Mon emménagement en plein hiver dans mon container allait me faire changer d’avis.
A l’époque je ne disposais pas d’un budget nécessaire à l’achat d’un poêle. J’ai donc passé le premier hiver avec un exemplaire de prêt peu performant. La deuxième difficulté c’est que je n’avais pas de bois de chauffage sec. Je devais abattre des arbres morts sur pied. Je mettais parfois plus d’une demi-heure à faire partir le feu et le manque de tirage n’aidait pas la manoeuvre. Après cet hiver assez rude je me retrouvais face à une impasse. Hors de question de renouveler l’expérience l’année prochaine, pas assez d’argent pour un nouveau poêle, pas de compétences pour en fabriquer un moi même.
Ne sachant pas souder, j’ai commencé à dessiner un modèle de poêle suffisamment simple pour mon niveau de bricolage. Mon incompétence devenant atout dans la création d’un design simple et pragmatique. Au bout de trois mois le dessin du Nemo était prêt.
– Le Nemo :
Ma maison container s’appelle le Nautilus, mon poêle s’appellera donc le Nemo. Le cahier des charges du Nemo est conçu comme tel :
- Facile à construire même pour des néophytes
- Tirage élevé pour brûler du bois de qualité moyenne.
- Pas de joint tresse ni de consommables à remplacer.
- Réparable au besoin même au bout du monde avec les moyens du bord.
- Alimentation par le dessus pour ne pas qu’une bûche enflammée puisse dégringoler sur le plancher.
Le Nemo a d’abord été développé pour offrir un tuto pour les personnes qui pouvaient être dans le besoin. Ainsi, armé d’un poste à souder, d’une perceuse, d’une meuleuse et de quelques profilés il était possible de se chauffer correctement avec des moyens limités.
Au bout de quelques semaines, de nombreuses personnes m’ont contacté pour savoir si je commercialisais le Nemo. J’ai donc dû me résoudre à travailler mon niveau de soudure avant de proposer une version plus aboutie sous le contrôle de mon frère plombier chauffagiste. Quelques mois plus tard le Nemo était disponible à la vente.
Je tiens à remercier Laurent, fabricant de roulotte, premier acquéreur, pour sa confiance et ses retours. Depuis le Nemo a fait sa route, dans des roulottes, cabanes, bateaux, camions, tiny houses… Certains exemplaires se baladent en hélicoptère dans les refuges de montagne de l’association les Environneurs. L’amélioration du concept se poursuit également grâce aux expériences des utilisateurs notamment Brice que je remercie également.
A la suite du modèle initial, plusieurs demandes ont été faites pour avoir la possibilité de faire bouillir de l’eau sur le poêle. Après quelques ratés je suis parvenu à la version micro cuisinière. La plaque étendue permet de loger une casserole de 18 cm de diamètre et un logement le long du foyer un quart de 10 cm.
– Fonte ou acier ?
La fonte c’est ce qui redistribue le mieux la chaleur. Malheureusement c’est lourd et çà casse. De plus il faut faire appel à une fonderie pour réaliser le corps du poêle et en cas de casse à un soudeur spécialisé.
J’ai donc choisi l’acier épais pour sa résistance. Je pense que si un véhicule roule par mégarde sur votre Nemo, je me ferai davantage de souci pour le véhicule. En plus l’acier a le mérite d’être réparable partout.
– L’absence de peinture :
Au début je pensais peindre mon poêle et puis j’ai commencé à m’intoxiquer rien qu’en lisant la composition de mon pot de peinture haute température.
J’avais le choix entre la peinture pour poêle à bois, toxique et durée moyenne dans le temps et l’émail. L’émail tient sur la durée mais nécessite le passage par une entreprise spécialisée et en cas d’éclat on ne peut pas intervenir soi même. Et puis j’ai regardé mon Nemo d’un autre oeil, il est en fer, comme les vieux ustensiles de cuisine. La poêle à frire noire de votre grand-mère est en fer sans peinture ni émail et pourtant elle est bien toujours là.
Les poêles la Cabane Fieutée seront donc traités par culottage comme les ustensiles de cuisson, une méthode simple qui ne nécessite que de l’huile pour assurer l’entretien. En plus pas besoin de décapage pour intervenir sur le métal.
– Le Piccolo :
Le Piccolo reste très proche du Nemo. Les puissances sont similaires. La différence se situe dans la longueur de bûche admissible et dans l’encombrement. Là où le Nemo fonctionne en bûches de 25 cm, le Piccolo prend 33 cm. Cette dernière longueur est le format de bûche le plus court disponible chez les marchands de bois. Ne reste plus que la refente à la charge de l’utilisateur. A ce jour le Piccolo reste le mini poêle à bois avec la plus grande longueur de bois admissible. Sa largeur quant à elle n’excède pas 10cm.
– Le Fornetto :
En micro habitat, il est extrèmement difficile de faire de la cuisine au feu de bois. La plupart des dispositifs sont trop gros et surchauffent la maison. Ils sont souvent encombrants et ils sont inutilisables en été. L’idée c’était de créer un système déplaçable de 30kg maximum. Placé dans l’habitat en hiver et à l’extérieur en été. L’ensemble devant comporter une plaque de cuisson, une plancha et un four. Après plusieurs mois de prise de tête je suis parti sur un rocket stove. Un système de foyer qui m’a permis de faire fonctionner le Fornetto au bois et aux granulés même si cette dernière option n’était pas prévue au départ. Je tiens particulièrement à remercier Sylvain qui m’a inspiré le modèle pour ses nombreuses remarques pertinentes.
– Le Turbo :
Un peu plus gros, avec une chambre de combustion de 20x20x40cm. Plus de puissance 3 à 5 kW et surtout un hublot. Le Turbo a été développé pour une plus grosse autonomie et des habitats un peu plus grands, 20 à 50 m2. Le format permet de glisser une arrivée d’air secondaire efficace dans un design dérivé du Nemo pour gérer un bon lit de braises.
Bonjour, merci pour toutes les i fos sur les petits poeles a bois! Comment faites vous pour nettoyer la vitre du poêle sur ce modèle ?
Bonjour et merci, la suie sur la vitre est brûlée par le feu lui même. Il reste toujours possible malgré tout de passer le bras par la trappe d’alimentation en bois.
Bonjour, et bravo pour l’ensemble du site, trésor d’info et de retour expérience! Je fabrique actuellement mon futur habitat qui est une roulotte dépliante terminant en 16m² de structure assez légere avec 5 à 10cm d’isolant qualitatif. Le tout à 1000m dans le sud de la drome. Tout ces détails car mon coeur balance entre le Fornetto qui colle vraiment au concept dont je révais, mais que j’imaginais un poil plus gros, et dont j’ai peur qu’il ne suffise pas pour le chauffage aux périodes les plus froide, et la micro cuisinière Némo, à qui il manque juste le four… Un hybride est possible?
Bonjour Laurent et merci, pour une surface comme votre roulotte le Fornetto devrait avoir une puissance suffisante.